Quand je dis que je prends beaucoup de poissons dans ce fleuve, nombre de personnes restent interloquées voir dubitatives.
En effet les « non pêcheur » imaginent qu’il s’agit d’un endroit pauvre en poisson, tant il est pollué.
Cet endroit riche en poissons, et en particulier en carnassier est le Rhône.

La pollution

Comme je l’ai déjà indiqué dans un article, la pollution a pour une fois du bon pour le pêcheur.
Les poissons se sont parfaitement adaptés à leurs nouvelles conditions de vie.
Evidement le « No Kill » devient une obligation dans ce milieu car en plus du PCB, perfluorés, métaux lourds on sait que bien d’autres polluants sont présents dans ce cours d’eau.

Un de ces polluants, pourtant pas le plus dangereux à un effet direct sur le comportement du poisson et du pêcheur : les nitrates ont provoqué la multiplication des herbiers dans l’ensemble du cours du Rhône.
Pour le poisson il s’agit d’une merveilleuse cachette où les alevins viennent se réfugier, et pour les plus gros, des postes de chasse ou de repos.
Pour le pêcheur, ces grandes herbes aquatiques deviennent vite un casse-tête.

Les coins de pêches du Rhône

Je ne sais pas si tout le cours du Rhône est aussi prolifique en poissons, mais sur les coins de pêches suivants (aux environs de Lyon) vous n’allez pas vous ennuyer.

Le grand large 

Le paradis du pêcheur de carnassiers aux leurres, qui a mon sens devrait être une zone exclusivement No Kill (mais c’est une autre histoire). Brochets, perches et silures hantent ces grands herbiers. La pêche du bord est trop compliquée, un bateau  est indispensable pour prospecter toutes les zones. Le float-tube est possible si vous avez une bonne condition physique car le plan d’eau est … large.

Il y a beaucoup moins de poissons depuis quelques années : la surpêche, et aussi une machine qui coupe les herbiers en sont la cause. 

Canal de Jonage

Une zone peu pêchée car elle demande un moteur thermique. La pêche est assez facile : il suffit de remonter le courant et se laisser tranquillement dérivé, le courant est modéré , voir faible.
C’est le royaume des silures. L’été et l’automne on y rencontre de beaux bancs de perches ainsi que des brochets de belles taille.

Le horseball fait merveille, en particulier le modèle blanc avec un trailer de type gros twist. les perches et les brochets en sont friands, et hélas aussi les silures (plusieurs casses par an sur ce canal).

Il y a peu d’obstacles, une animation lente à ras du fond fait merveille. 

Méribel Jonage

Le plan d’eau principal est plus sauvage que le grand large car aucune machine ne vient couper l’herbe sur la majorité de cet espace. Toutes ces grandes herbes aquatiques sont des refuges pour les poissons, et rend la pêche difficile. Mais les poissons sont bien présents, avec des spécimens de grande taille. 

L’été il vaut mieux privilégier les matins car les baigneurs et les activités nautiques sont nombreuses sur ce plan d’eau.

Il est possible de pêcher du bord, mais un bateau ou un float-tube donne accès à des spots plus intéressant. Il y a une mise à l’eau, il faut demander l’accès à la capitainerie. Personnellement j’utilise un petit bateau gonflable avec un moteur électrique,  et je porte le tout à l’aide d’un diable.

Irigny (rive droite amont du barrage)

Les grands herbiers du bord accueillent de belles populations de perches et quelques brochets. Vous pouvez pêcher à pied en redescendant jusqu’au barrage (la mise à l’eau est fermée depuis quelques années).

L’accès du bord reste difficile car très encombré par les Renouées du Japon et les herbiers très présents. Mais comme peu de pêcheur osent prospecter cette zone, il est possible de faire de belles pêches.

Irigny (Rive droite aval du barrage)

Quelques centaine de mètres sous le barrage, dans la partie du vieux Rhône, le courant est important. C’est dans cette partie que les aspes viennent chasser en juillet et aout. Les perches et les chevesnes aiment roder dans le contre courants. On peut pêcher du bord assez facilement depuis les épis Girardon.

Un leurre souple avec un plombage adapté en fonction du courant ou un crankbait conviennent parfaitement.

Quai du Rhône (Lyon)

Rive droite, vous pouvez remonter de Gerland jusqu’au niveau du parc de la tête d’or. Elle ballade qui demande une demi journée. 

Les quais  rive gauche ont été aménagé pour les piétons, ce qui les rends très accessible. Toutefois c’est le lieu de promenade et de sport des lyonnais : pour être tranquille, il faut venir le matin, et de préférence en semaine.

Les spots ne manquent pas avec les nombreuses péniches amarrées, les ponts, les enrochements, les pontons …
Les poissons citadins sont assez difficiles à prendre, mais bien présents. En période de crue c’est la zone de repos des silures qu’il est possible de prendre à ras des quais. 

Quais de Saône (Lyon)

La rive gauche est aménagée et est très fréquentée le week-end. Dans cette zone street fishing le leurre souple est le roi. Il est possible avec un peu de réussite de prendre des sandres.

Le coté rive droite est plus intéressant, bien que pas pêchable de partout. Les herbiers sont nombreux, et la pêche du bord est compliqué. ma solution est d’utiliser une grande canne à anneaux de 5m, avec laquelle je pêche en drop shop dans les trouées des herbiers : avec une imitation alevin ou vers, perches et chevesnes répondent présents.

Confluence (Lyon)

Coté Saône, depuis confluence jusqu’à la pointe, de belles pêches sont possibles. Plomb palette et drop shot pour la partie avec les péniches, puis leurres de surface et mini leurres souples à partir du pont.

Vernaison

Le Rhône dans cette partie (sur les 2 rives) comportent de nombreuses anses et digues qui offrent de beaux spots de pêche. Il y a beaucoup de pêcheurs, mais les poissons sont nombreux.
En grattant le fond avec un petit leurre souple, il arrive même de prendre de beaux barbeaux.

La lône de la joute et les petites lônes plus en amont sont des merveilleux endroits de pêche avec un caractère très sauvage : arbres tombés, branches, troncs … .
De beaux brochets, des chevesnes et des perches sont à l’affut, mais cette partie en plus d’être très encombrée n’est pas facile d’accès. Un leurre souple en montage texan est le plus adapté, sinon la pêche est impossible

 

Technique et leurres ?

Avec les herbiers pas le choix, obligation d’avoir dans votre boite des leurres qui n’accrochent pas trop :

  • spinnerbait,
  • Popper (été),
  • Pencil (été),
  • minnow avec petite bavette (maxi 10 cm)
  • Mini leurre souple avec une tête plombée légère ou shad en texan.
  • Worm (hiver)

Et quand rien ne fonctionne, la prise de risques pour une bonne pêche passera par :

  • Le jigg de type Horseball est un bon leurre car il permet de prospecter finement les spots, mais sont utilisation reste ici assez délicate en présence d’obstacles.
  • Un petit crankbait , en le laissant remonter en surface quand des obstacles se présentent sur le passage du leurre.

Brochet pris dans le Rhône au spinnerbaitToutes les animations fonctionnent (le mieux est de les essayer toutes de manière cycliques avec les différents leurres).

Par contre si un carnassier de bonne taille attaque votre leurre, n’hésitez pas à le maitriser sèchement sinon il vous entrainera dans les herbiers ou les branchages,  avec les risques que cela comporte.

Pour cette raison, il est important d’utiliser  :

  • une canne puissante et rigide (30 g minimum),
  • Si vous pêchez du bord, longueur 2m40 pour faciliter  l’action de pêche,
  • Un bas de ligne (acier très très fin, ou fluoro-carbone 40 centième).

Bonne pêche à vous, et n’oubliez pas de respecter les poissons que vous aimez tant et pratiquant le No Kill