Lors de la réunion annuelle de la société de pêche de Givors, une présentation de l’étude de la pêche dans la région nous a été faite par un représentant de la fédération.
Cette étude donne enfin quelques chiffres sur la population piscicole et les pratiques de pêches.

Le document dans son intégralité est disponible sur le site de la fédération de pêche du Rhône, en voici quelques extraits.
Ce rapport  fait par questionnement porte sur 4 zones de pêches :
– Le grand large et le canal de Jonage
– Saône amont
– Grand colombier
– Le Rhône en dessous de Pierre Bénite

 

Les pratiques de pêche

Le nombre de pêcheurs en fonction du mois

Les prises de carnassiers par pêcheurs

 

La fréquence des captures

Les CPUE (Captures Par Unité d’Effort) au fil de la saison de pêche varient très fortement, rapidement et différemment selon les espèces, visiblement en fonction des conditions hydrologiques et climatiques. Ainsi, 10% des sorties pêche effectuées au bon moment, au bon endroit ont permis à elles seules la réalisation de 50% des prises annuelles. Cette observation montre l’importance de mener des enquêtes suffisamment fréquentes, à un pas de temps régulier sur l’ensemble d’une année pour obtenir des résultats représentatifs des captures globales.

2011/2012 : l’analyse des CPUE globales montre des captures en moyenne deux fois plus fréquentes dans le Rhône et le Grand Large (1 poisson pour 1h30 de pêche) que dans la Saône et le Colombier (1 poisson pour 3h de pêche) en.
2012/2013 :  ce rapport s’inverse avec une chute des prises réalisées dans la vallée du Rhône (Ouverture des barrages Suisses).
2013/2014 : une forte hausse du nombre de prises par heure de pêche s’observe sur le Colombier tandis que ce taux diminue de près de 60% en Saône. Une stabilisation se produit sur le Rhône et le Grand Large, avec respectivement un poisson pour 5 et 3h de pêche.

La pression de pêche

La pression de pêche est variable selon les sites, faible sur la Saône (29h/ha/an) à forte sur le Grand Large (160h/ha/an). Le brochet est l’espèce phare qui compose 70% du poids capturé du site du Grand Large avec des niveaux de CPUE très élevés (1 brochet pour 3h de pêche). Dans le Rhône, le silure représente la part principale de la biomasse de poissons prédateurs. L’espèce domine habituellement largement sur la Saône, mais 2013 voit une chute du nombre de prise. Brochet et sandre sont assez équitablement représentés sur le Rhône et la Saône avec 25 à 50% de la biomasse, tandis que la perche occupe une part très marginale après 2 années de déclin. La population de brochets du lac artificiel du Colombier est déstructurée, les juvéniles sont abondants mais les adultes sont rares. Les effectifs de brochet en Saône demeurent extrêmement faibles, les prises sont très peu fréquentes (4% des captures seulement) ce qui illustre très bien l’état de dégradation des masses d’eau concernées.

 

Les poissons et leur milieu

Saône

Sur la Saône, le sandre est majoritaire. La biomasse de brochet est une part importante du total en raison de la présence de quelques gros sujets au sein des captures, mais surtout car le silure est beaucoup moins présent qu’en 2011 et 2012.
D’autre part, une chute de la production primaire (phytoplancton) est observée sur l’axe Rhône-Saône depuis le début des années 1990, pouvant contribuer à la baisse de la productivité piscicole.

L’altération de la qualité physique de la Saône est nette au regard des résultats des captures : l’espèce repère du bon fonctionnement des grands cours d’eau, le brochet, y est très rare ; la perche a elle aussi régressé par rapport aux années 1980. En conséquence des faibles rendements de la pêche, une (très) grande partie des pêcheurs à la ligne a déserté le val de Saône en l’espace de 20 ans.

Grand large

Le brochet compose 70% du poids capturé sur le Grand Large, le silure représente la part restante de la biomasse des paniers soit 30% du total. L’espèce domine sur le Rhône avec plus de la moitié de la biomasse capturée. Brochet et sandre y sont assez équitablement représentés avec environ 25% de la biomasse chacun, tandis que la perche occupe une part marginale.

Le secteur du Grand Large héberge une population de brochet très abondante, sans doute parmi les plus intéressantes sur le plan halieutique au niveau national. Les pêcheurs ne s’y trompent pas et le nombre de pratiquants sur le site dépasse très largement la fréquentation des autres parcours. L’équilibre écologique ayant permis le développement de la population piscicole paraît cependant fragile, et le faucardage actuel du plan d’eau est problématique. Le suivi des captures des pêcheurs apportera des éléments de compréhension de l’évolution du site et des conséquences des modes de gestion adoptés.
Le fauchage des herbiers a aussi un impact sur la mortalité des brochetons (30 % perdu).

Rhône

Les enquêtes menées dans le Rhône court-circuité de Pierre-Bénite montrent une certaine diversité des prises et une fréquence de capture intéressante pour les pêcheurs amateurs. Les effets de la restauration globale du milieu entrepris une dizaine d’année plus tôt apporte probablement une part d’explication. Malheureusement, l’absence de données halieutiques historiques sur le site ne permet pas de déterminer cet effet.

Pratiquement que des petites perches en 2014, et peu nombreuses
Sur l’axe Rhône-Saône, une chute des quantités de phytoplancton a été observée dans les années 1990. Actuellement les concentrations sont maintenues à un niveau très bas, en deçà du potentiel des milieux compte tenu de leur charge en nutriments. Cette baisse de la production primaire est à même d’affaiblir l’ensemble de la chaîne alimentaire aquatique. Parallèlement à la diminution des concentrations en nutriments causée par les progrès de l’assainissement, l’hypothèse de l’impact de l’invasion biologique du milieu par un bivalve filtreur, la corbicule, serait à étudier plus en détail.

Colombier

Dans le Colombier, le brochet domine la biomasse avec la perche.

Le plan d’eau du Colombier est le plus petit site suivi. Ce milieu relativement jeune semble bridé par la faible quantité d’habitats disponibles pour la faune. Le faible nombre de pêcheurs observés sur la saison limite la précision des données recueillies. Un complément pourra être recherché en partenariat avec certains pêcheurs assidus pour bénéficier d’un apport de données sur les tailles de captures, par exemple.

Conclusion

Après la lecture détaillé de ce document très complet (je vous invite à le récupérer sur le site de la fédération du Rhône) , voici mes conclusions :
– Le meilleur lieu de pêche pour le brochet est le Grand Large (si vous avez un bateau),
– Le Colombier est en progression, en particulier pour les perches,
– La Saône a beaucoup perdu depuis les années 90,
– Le Rhône a chuté depuis l’ouverture des barrages Suisses, en particulier pour les perches.

Enfin une étude chiffré (bravo pour ce travail de qualité à l’équipe de la fédération de pêche), qui confirme certaines de nos craintes : le milieu aquatique bien que moins pollué est fragile et en régression constante, avec un constat factuel que confirme cette étude : on prend de moins en moins de poisson !

Il faut fréquemment plusieurs heures pour prendre un poisson : donc restons patient et confiant lors des sorties de pêche.

D’autant que certaines sorties sont très prolifiques (le bon moment) et d’autres sans prises (on a au moins pris l’air)

Les perches ont bien disparu dans le Rhône depuis l’ouverture des barrages suisses.

Une raison supplémentaire pour pratiquer la pêche no kill …